Présentation de la ressource Gallica : dossier « France-Japon ».

   Nous voudrions présenter dans cet article une ressource numérique abordant le thème du japonisme qui nous a semblé particulièrement intéressante et bien construite.

   Gallica est la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France. Le site qui a été lancée en 1997 est accessible à tous. Il propose des collections numérisés de livres, revues, images ou encore archives sonores,  regroupées selon des grands thèmes, notamment celui de « France-Japon ». Il est lui-même divisé en plusieurs « parcours thématiques » comme « Relations Officielles », « Du récit de voyage au reportage » et également deux parcours qui concernent l’art : « Découverte de l’art japonais »  et « Le japonisme ». Il a donc été choisi de ne pas intégrer la découverte de l’art japonais à la notion de japonisme, alors que cet aspect est habituellement considéré comme partie intégrante de la définition du japonisme.
Ces deux rubriques sont elle-même divisées en un certain nombre de sous-rubriques. La navigation d’un thème à l’autre est facilitée par la présence d’un menu ancré dans la partie gauche des pages du site qui permet de visualiser l’ensemble des rubriques. Ce choix est d’autant plus appréciable que la division en deux thèmes d’un sujet qui est habituellement traité d’un seul tenant, peut porter à confusion.
En effet, dans le cadre d’approches traditionnelles du japonisme, les sous-rubriques « Aux expositions universelles », « Les grands marchands d’art », « Les grands collectionneurs » auraient leur place dans un article portant sur le japonisme. Ainsi l’article de Yvonne Thirion, mentionné dans notre article « Le regard du XXIe siècle sur le japonisme » est une étude sur ces trois thèmes. Cependant la division en rubriques adoptée par le site Gallica reflète davantage les choix historiographiques actuels de séparer l’engouement pour les arts japonais, de l’influence plus profonde qu’ont pu avoir les estampes japonaises sur certains artistes. La rubrique « Le japonisme » propose ainsi une approche original du concept, à travers quatre sous-rubriques dont la première, « L’invention du japonisme » se propose de revenir sur l’historiographie du terme. La rubrique sur George Bigot propose de s’intéresser à un artiste français qui s’aventura au Japon pour s’immerger dans cette culture dont il ne percevait que des fragments en France. Le japonisme littéraire, thème peu répandu en comparaison de la place occupée par le japonisme en peinture, est également traité.

Exemple d'une revue numérisée consultable sur Gallica : Couverture du

Exemple d’une revue numérisée consultable sur Gallica : Couverture du « Japon artistique. Documents d’art et d’industrie réunis par S. Bing » (Paris, 1888-1891). Licence Google Image, Reproduction autorisée.

   Comme nous l’avons précisé, le site cherche avant tout une facilité de navigation et une clarté dans sa mise en page afin de présenter de manière la plus accessible possible les différents documents numérisés qui sous-tendent la création de chaque rubrique. En effet, elles sont basées sur une sélection de livres, revues ou gravures numérisés provenant des collections de la BnF. Les sous-rubriques se présentent ainsi sous la forme de petites sections qui regroupent un certain nombre de documents numérisés, présentés par un petit texte explicatif qui renvoie vers les différents documents par des liens insérés dans le texte au gré des citations. L’accès aux documents peut se faire également directement par le titre de la section  qui renvoie vers une page listant l’ensemble des documents se rapportant au thème de la section. Nous pouvons noter que certains liens dans les textes explicatifs renvoient également vers d’autres sites afin d’obtenir des informations complémentaires, comme vers le Dictionnary of art historians.

   Un encadré plus général présentant le thème de la sous-rubrique est également inséré au début de la page, auquel est joint un second encadré donnant un accès direct aux documents les plus à même d’être recherchés par un internaute ou d’intéresser le public.
Les textes explicatifs sont particulièrement intéressants et bienvenus, car les documents proposés sont nombreux et ne sont pas forcément faciles d’accès aux non-connaisseurs, les documents proposés sont assez érudits et nécessitent une contextualisation afin de pouvoir les appréhender. Certains documents s’adressent davantage à des chercheurs qu’aux curieux (par exemple : Feuilles de « momidzi ». Etudes sur l’histoire, la littérature, les sciences et les arts des japonais par Léon de Rosny, publié en 1901).

    Cependant ce site n’en demeure pas une ressource essentielle pour toute personne intéressée par le japonisme et permet de se replonger dans le contexte littéraire et artistiques de la fin du XIXe grâce aux numérisations d’ouvrages et aux reproductions de gravures d’excellente qualité.

H.A.

Webographie

BIBLIOTHEQUE NATIONALE DE FRANCE. Gallica : bibliothèque numérique « France-Japon». En ligne [consulté le 30/03/2105].